Patrick Fiolleau, gérant d’une agence d’architecture partagée entre Saumur (49) et Vannes (56), nous offre un aperçu de son parcours professionnel et de ses réalisations dans le domaine des équipements sportifs.

©Tarkett Sports

L’Agence ATOME : 20 ans d’expertise au service des équipements publics

Patrick Fiolleau dirige son agence depuis plus de vingt ans, avec une spécialisation croissante dans les équipements publics. Il explique : « Nous avons fondé l’agence en 2002, et depuis cinq ans, nous avons progressivement intégré la commande publique, en particulier dans le domaine sportif. » Son savoir-faire est aujourd’hui largement reconnu, notamment grâce à la victoire dans un concours pour un grand complexe sportif à Rives-du-Loir-en-Anjou (49). Ce projet inclut la rénovation d’une salle omnisports existante ainsi que la création d’un nouveau hall sportif équipé d’un mur d’escalade de niveau régional, voire national.

« Nous entamons également la construction d’une salle omnisports avec usage complémentaire Tennis de table à Château-Gontier (53) », ajoute-t-il.

Avec une équipe d’une dizaine de collaborateurs à Saumur, l’agence intervient également dans des secteurs variés tels que la santé, les maisons médicales, la petite enfance avec les accueils périscolaires, ainsi que la culture avec les médiathèques et les espaces touristiques. Elle accompagne aussi des professionnels locaux, notamment à Saumur et en Anjou, en se chargeant de la rénovation de chais viticoles et d’une distillerie de liqueur à Saumur.

Des solutions de revêtements innovantes pour des équipements sportifs polyvalents

L’agence de Patrick Fiolleau, en collaboration avec Tarkett Sports, a réalisé plusieurs salles de sport, notamment à Mouliherne (49) et Saint-Philbert-du-Peuple (49). « Nous utilisons très souvent les produits Tarkett Sports pour leur polyvalence et leur adaptabilité aux différents types de sport » explique-t-il. « Pour le futur équipement de Château-Gontier, les produits Tarkett Sports seront appliqués par l’entreprise SportingSols, entreprise de pose incontournable de la région Ouest ».

Les revêtements Tarkett Sports, comme l’Omnisports Reference Multiuse, permettent de s’adapter aux spécificités d’usage : à la fois aux sports de ballons tels que le basket et le handball, ainsi qu’aux sports de raquettes comme le badminton et le tennis de table. « Nous pouvons trouver un bon compromis avec un seul et même revêtement de sol ».

Pour les espaces de danse, gym et yoga, comme les locaux sportifs aux Épesses en Vendée récemment remportés par l’agence, il travaille avec un revêtement parquet sportif de type A4, proposé également par Tarkett Sports.

Côté caractéristiques produit, Patrick Fiolleau souligne les qualités d’absorption aux chocs, de rebond, de glissance, de poinçonnement, de tenue au feu, mais également la garantie de durabilité des teintes dans le temps. Sont également importants, le caractère environnemental des solutions proposées, le recyclage des matériaux, la qualité de pose et la satisfaction des applicateurs.

« Nous avons livré certaines salles il y a plus de 7 ans. J’y suis retourné il n’y a pas longtemps, ça n’a pas bougé. Ces revêtements sont vraiment de bonne qualité ! ».

Une gestion intégrée : de la conception à la réception des projets architecturaux

Leur force en tant que cabinet d’architecture, c’est forcément la conception. Pour des gros projets comme Rives-du-Loir, ils sont accompagnés par un économiste. Mais pour les projets de plus faible envergure comme à Château-Gontier, Patrick Fiolleau cite « nous intégrons l’économie des travaux ainsi que le suivi de chantier. Nous avons la particularité de suivre nos dossiers de A à Z, de l’esquisse jusqu’à la réception de chantier. Nous nous assurons de la prescription des produits, et pendant le suivi du chantier nous vérifions le bon respect du mode de pose », soulignant l’importance d’une gestion intégrée et rigoureuse des projets.

Faire face à des contraintes

Les contraintes majeures dans un projet sportif sont définies par rapport au type de sol et au type de pratique. Dans le cas d’une réhabilitation, c’est la notion du support qui prime : est-ce de l’enrobé ? un dallage béton ancien ? quels types de revêtements on peut appliquer dessus ? Sur le neuf, c’est également lié à la pratique, on ne propose pas le même revêtement de sol pour une salle spécifique au tennis de table, que pour le basket ou le badminton, on peut avoir des produits vraiment différents selon les exclusivités d’usages.

« Les contraintes démarrent dès la conception, dès le concours et sont forcément liées aux programmes du maître d’ouvrage en corrélation avec le budget demandé. C’est à l’agence de s’adapter tout en gardant en tête que nous sommes en concurrence ! »

Des nouveaux défis architecturaux liés à l’environnement

Patrick Fiolleau est particulièrement fier d’avoir remporté face à deux autres cabinets régionaux le concours du projet de Rives-sur-Loir, à côté d’Angers, dont la construction débutera début 2025. Il s’agit d’un équipement sportif conçu avec des enjeux environnementaux majeurs sur lequel l’agence a fait la différence au-delà de l’aspect architectural du projet, par son insertion environnementale en prenant compte le relief de la parcelle et les enjeux énergétiques : « Nous avons conçu un mur trombe composite pour chauffer et rafraîchir la salle gratuitement lorsqu’elle n’est pas ou peu occupée et en utilisant l’énergie solaire » décrit-il. Ce projet, encore en phase de préparation du permis de construire, incarne une approche innovante et durable de l’architecture sportive.

Patrick Fiolleau explique que la problématique des équipements sportifs polyvalents réside dans leur utilisation irrégulière : souvent très occupés le week-end pour de grands événements, et ponctuellement en semaine ou en soirée pour des entraînements, ces espaces restent inoccupés une grande partie du temps.

Pour remédier à cela, l’idée est d’installer un mur trombe composite sur la façade sud vitrée. Il précise :

« Le mur capte l’énergie du soleil dans une masse de béton ou pisé par effet de serre et restitue passivement sa chaleur progressivement en journée et pendant la nuit. »

A la différence d’emmètre directement dans l’espace intérieur, il diffuse sa chaleur dans une lame d’air compartimenté à l’arrière du mur et est récupéré et diffusé par un système de ventilation double flux de manière homogène sur l’ensemble du volume sportif. Inversement, l’été, l’élévation SUD se trouve masquée par un auvent brise soleil et le mur passif refroidi par la nuit, diffuse progressivement de l’air frais.

©Tarkett Sports

La durabilité dans la conception

L’architecte met également en avant les avantages environnementaux et économiques de ses choix architecturaux. Par exemple, les salles de sport de Saint-Philbert-du-Peuple et Mouliherne, conçues principalement pour le badminton au niveau régional, sont des références en matière de conception durable. « Ces salles sont bien isolées et orientées, sans besoin de chauffage en hiver ni de surchauffe en été » dit-il.

A part les vestiaires/douches et l’accueil, les halles sportives ne disposent pas de chauffage ce qui témoigne d’une approche frugale et écologique. Après plus de 7 ans d’utilisation, les 2 communes sont satisfaites et font un bilan énergétique positif sans besoins à postériori d’appoint de chauffage ou de rafraîchissement.

La particularité du projet est l’usage du bois sans structure métallique. L’agence Atome était précurseur dans la région à concevoir des équipements sportifs tout bois, jusqu’à la finition en lames de bois pour le bardage des élévations. Si l’usage du bois pour ce genre d’équipement est plus répandu dans les régions forestières et montagneuses de l’Est de la France, dans l’Ouest de la France c’était peu courant. Habituellement, ce type d’équipement est réalisé en structure et bardage métallique, avec un caractère très industriel ou commerce périurbain. La proximité avec la forêt du Nord Saumurois et la volonté d’une attache à la ruralité et au monde agricole, les a confortés dans l’usage du bois dans une recherche d’une architecture toujours contextuel.

Des défis techniques liées aux pratiques sportives

Concernant la salle de Saint-Philbert-du-Peuple, elle est conçue principalement pour le badminton au niveau régional, avec une hauteur libre de plus de 9 mètres pour 7 mètres habituellement en omnisports. Le maître d’Ouvrage a confirmé l’absence de besoin de chauffage en hiver et un bon confort d’usage en été sans surchauffe. Le bâti est très bien isolé, et bien orientée. L’agence a également de bons retours sur le confort lumineux avec une large diffusion côté Nord et un apport en second jour au Sud pour éviter les éblouissements directs, notamment pour la pratique de badminton qui est très exigeant sur ce point.

Également pour le badminton, la teinte du revêtement de sol est très importante. Ici, le choix s’est orienté sur une teinte orangée qui contraste bien par rapport aux lignes des parties de jeu et aussi par rapport au volant. Tout le volume intérieur se pare de panneaux de bois de teinte naturel et s’harmonise avec la teinte orangée du sol pour éviter les trop grands contrastes visuels et assure aux joueurs une bonne distinction du volant de badminton.

Le sport, une passion personnelle

En dehors de son travail, Patrick Fiolleau est un sportif passionné. « Je pratique le tennis en compétition, ainsi que des sports de glisse, snowboard, bodyboard et kitesurf, la course à pied et à vélo de type Gravel » dit-il.

Il se lance également des défis sportifs comme le marathon de Saumur et des courses de vélo longue distance, comme la Légende 300 qui vise à réaliser une boucle de 300 kilomètres en moins de 20 heures sur des parcours entre chemin, VTT et route.

Il se lance également dans le parapente et en profite pour faire découvrir cette activité à tous ses collaborateurs lors d’une semaine de Team building encadrée dans un centre de vol libre dans le Cantal.

Cette pratique intense du sport lui permet de rester « zen » et d’évacuer le stress, tout en renforçant sa résilience et sa détermination, des qualités essentielles dans son métier d’architecte.

« L’architecture est un métier de passion très prenant et qui demande beaucoup d’engagement. Il me semble important de contrebalancer l’activité d’architecte avec d’autres activités tout aussi engagées. C’est ce que je tente de communiquer à mon équipe. Le défi d’aller toujours plus loin et de ne pas rester sur ses acquis. »

Les concours d’architecture demandent beaucoup d’énergie dans un délai souvent court. Pour cela, ils sont comparables à la compétition en sport. Patrick Fiolleau se retrouve régulièrement face à des confrères architectes qui peuvent parfois être des amis, et comme pour un match de tennis entre amis, il faut jouer dans les règles pour la « gagne ». Le tennis est un sport qui demande beaucoup de mental, de stratégie avec des prises de décision fermes tout en ayant un bon physique.

Tout comme pour le métier d’architecte, il faut être également très résilient et ne rien lâcher. Depuis la phase de conception en interne, jusqu’au suivi de chantier avec les entreprises et jusqu’à la réception avec le maître d’Ouvrage, il faut s’assurer du bon respect du projet architectural initié. « Il est aussi important de convaincre que d’être résilient dans l’activité d’architecte ».

 

Perspectives et projets futurs

L’actualité de Patrick Fiolleau est chargée de nouveaux défis, avec le début du chantier de Château-Gontier et un autre concours à Cordemais (44). « Nous avons remporté cinq concours sur huit cette année, ce qui est une performance remarquable » se réjouit-il. Cette dynamique montre à quel point l’agence est devenue un acteur clé dans la conception d’équipements sportifs et publics.

Patrick Fiolleau incarne l’alliance réussie entre passion sportive et engagement professionnel, démontrant que le sport peut enrichir et inspirer des carrières dans des domaines aussi variés que l’architecture.

Rédaction Tarkett Sports

©Photo Emilie GRAVOUEILLE